Le Fort de la Dame Blanche
Bon nombre de personnes croient que ce fort, édifié de 1875 à 1878, est sur le territoire de notre commune. Erreur, notre limite communale s’arrête à l’aplomb des falaises qui surplombent le village. Ce fort est donc cadastré sur la commune de Besançon. Néanmoins, il est utile de le mentionner tant il est partie intégrante de notre histoire et de notre paysage. Il constitue un admirable point de vue sur notre village, la vallée de l’Ognon, les collines haut-saônoises voire vosgiennes.
Robert Dutriez nous en donne une description au travers de son livre « Besançon ville fortifiée, de Vauban à Séré de Rivières, page 189 et suivantes », comme suit : « Continuons à rouler doucement, dans un cadre délicieux de verdure. Au bout de trois kilomètres, nous apparaîtra le moutonnement gazonné des dessus du fort de Chailluz qui, réglementairement dénommé fort Kingern, (du nom d’un officier) n’est connu que sous le populaire vocable de fort de la Dame Blanche. (Selon une légende l’apparition d’une Dame Blanche à des paysans ou des voyageurs se rencontre dans plusieurs endroits de Franche-Comté).
Une remarque liminaire s’impose : isolé, Chailluz se devait de disposer d’une défense tous azimuts, un peu à l’instar d’un fort d’arrêt… C’est d’ailleurs de ce fort que fût installée une immense banquette de tir destinée surtout à l’infanterie et aux observateurs… »
Ce nom de Dame Blanche nous transporte dans la féerie comtoise. Notre vieille province ne manque point de ces fées mystérieuses qui se mirent du haut des rochers dans les eaux de nos rivières. La légende veut qu’elle continue à se glisser du haut des escarpements rocheux parmi les riantes cultures de Bonnay pour venir se baigner nuitamment dans les eaux de l’Ognon.
Qui en 1914 trouva son poète en la personne du poète comtois Octave Charpentier
Dans une page de souvenirs qu’il écrivit par la suite, il évoque le fort « comme un château de légende en suspension dans la brume et ne posant plus sur le sol. Entre les masses de brume qui nous emprisonnaient en haut et la vallée en bas parfois filtraient des coups de soleil fantastiques qui mosaïquaient de couleurs vives les carrés de champs en dessous de nous et leur donnaient la richesse lumineuse de soies multicolores, vert tendre, chaude, dorée ou du ton vert-argent des vieux saules ».